Par Mots et par Vies

Roumanie

Août 2011


Edito 2011

    Tout a commencé par une invitation... celle de Marcelo.
Invitation à venir passer 15 jours de vacances, chez lui en Roumanie : 15 jours pour découvrir "qui il est vraiment", voir sa vie là-bas, prendre des photos, pour ensuite témoigner.
Marcelo, ici en France, est un roumain assis par terre à faire la manche, il a une femme: Vandana et 4 enfants: Zorina, Alexandro, Laura, et Cristina. Une famille de roms qui comme tant d'autres vit de mendicité, sur nos trottoirs de pays riches.
L'aventure m'a tout de suite tentée.
D'abord partir.
Non pour faire du tourisme, mais pour découvrir, une vie ailleurs...
Pour comprendre : pourquoi quitter sa terre, sa famille, sa maison... pour si peu en France ?
Et puis témoigner.
Je ne suis pas journaliste, ni écrivain, ni photographe ;  mais modestement dire, montrer : la dignité des gens, leur beauté. Parler de la chaleur humaine, des rires  et des sourires, de la douleur, des larmes...
Cette proposition de Marcelo m'a donné envie de parler aussi de tous ceux que je rencontre ici, dans les rues de Lille. De relire par écrit les nombreuses rencontres, de "me souvenir des belles choses".
J'ai appelé ce blog "Par rues et par vies", parce que c'est comme ça que je vis, en parcourant des rues, pour y rencontrer des vies avec leurs beautés et leurs meurtrissures.
Dans "Par rues et par vies"  on entend aussi "parvis"  en écho à la Fraternité diocésaine des parvis à laquelle j'appartiens et qui me porte.  Fraternité Diocésaine des Parvis


17/10/2020
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La famille d'à côté.

A notre grand étonnement, ceux qui nous ont reçu, de par leur "travail" en France, sont dans leur village, parmi les plus riches, "les notables". Fiers de leur maison, de leurs"amies françaises", ils n'avaient guère envie de nous voir fréquenter leurs voisins, beaucoup plus pauvres. Nous étions là, pour eux, à eux. Cette situation a été pour moi pénible, même douloureuse, j'ai eu du mal à m'affranchir.

Pourtant, très vite Ioana, sa grande soeur Pamela, leur maman, les triplés, Alex et Florin m'ont beaucoup touchée. Leur maison composée d'une seule pièce, avec un sol en terre battue, sans eau, ni électricité, la crasse et pourtant leur désir de rencontre, d'être pris en photo, leurs sourires, leurs demandes aussi, leur présence quotidienne à nos côtés sans jamais trop osé s'approcher franchement, tout cela m'a profondément bouleversée. Ils ne parlaient pas français bien sûr, notre mode de rencontre était le regard, le sourire, les gestes, les bisous de la maman quand je leur ai apporté des vêtements...


03/10/2011
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Voyage en Roumanie, un mois après....

Il y a 1 mois nous étions encore là-bas, au coeur de notre séjour, immergées totalement dans cette famille, ce village, cette communauté Rom.

Il a été impossible pour moi de tenir ce blog comme on tiendrait un journal, même si c'était mon projet initial. D'abord parce qu'il n'y avait pas de connexion internet... et puis, surtout, parce que le mot immersion n'est pas exagéré. Il y a eut une plongée dans un autre univers, une autre langue, d'autres codes, une autre culture... Il s'est agit de recevoir tout cela de plein fouet, de plein coeur, sans toujours pouvoir prendre le recul nécessaire pour comprendre le bouleversement qui s'opérait en moi et que, me semble-t-il, par notre simple présence nous provoquions chez nos hôtes.

 

Par chance je ne je suis partie seule, Anne a accepté de m'accompagner dans ce projet un peu fou et je lui en suis très reconnaissante. Nos échanges, le soir, à la fenêtre, nous permettaient d'évacuer émotions et tensions, d'échanger sur nos débuts de compréhension, de nous émerveiller, de rire, de chercher...

 

"Ici, nous sommes" cette expression dont ma grand-mère avait l'exclusivité, résume bien ce que nous avons vécu. Nous étions là avec autour de nous beaucoup d'agitations, de musique, de cris, de mots incompréhensibles. Nous étions là, sans toujours savoir ce qui allait se passer dans les minutes suivantes, sans connaître les raisons d'un départ, ni celles d'un arrêt brutal. Nous étions là, femmes françaises, dans un monde où l'homme décide de tout, parle de tout, même lorsqu'il ne sait pas.

Nous étions là, et nous ignorons tout des fruits d'une telle présence. Pourtant je sens bien que ma terre intérieur a été labourée et je veux croire que quelque chose de neuf grandit peu à peu, comme un nouveau regard, une nouvelle fraternité, la certitude d'une rencontre possible au delà de nos profondes différences.                                           


15/09/2011
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